15 mars 2006

Entretiens de Valois : recherche et enseignement supérieur


Débat sur la recherche et l'enseignement supérieur dans le cadre du "parti radical"

Le système des universités (datant de 1968), a été très critiqué par les intervenants :

# Un représentant des étudiants déclare que:

- Le taux d'échec est très élevé, en particulier concernant les étudiants venant des lycées professionnels (15 % de réussite seulemnt au DEUG pour ces derniers).

- Les débouchés professionnels pour les étudiants en lettres et en sciences humaines sont ridicules.

- Les "licences professionnelles" ne font pas leurs preuves. Elles sont créées en suivant les modes du moment (depuis le succès du film "les choristes", on a créé une licence de "directeur de chorale" !).

- Les conseils d'université sont noyautés par les syndicats, qui s'opposent à toute réforme.

- La hausse des droits d'inscription à sciences Po n'a pas résolu les problèmes financiers de cet institut. Il met en cause les erreurs de son président et l'importance du budget "communication". Un étudiant de sciences Po répond que les moyens supplémentaires ont servi à l'accueil d'étudiants provenant des quartiers défavorisés.

# Un proviseur de lycée déclare que :

- Les élèves choisissent en priorité les filières sélectives (prépas, BTS, IUT, Ecoles ...). Les élèves choisissant l'université sont ceux qui ont été refusés dans ces filières.

- Les "bacs professionnels" sont un échec. Il aurait mieux valu conserver les anciens brevets de technicien.

#Une doyenne d'université déclare que :

- Toute réforme un peu audacieuse (augmentation des droits d'inscription, modification du statut des professeurs) est rendu impossible par l'opposition des syndicats et la crainte de troubles estudiantins (grèves, manifs...).

- Le statut actuel des universités ne leur permet de rivaliser ni avec les grandes écoles, ni avec les universités étrangères.

# Un "chasseur de tête" déclare que :

- Aux postes les plus élevés, on ne trouve pas de gens issus de l'université, mais des personnes soit autodidactes, soit sortant des grandes écoles. Même les étudiants sortant des filières les plus prestigieuses de l'université (MIAGE, MSTCF, magistères) sont quasiment inexistants aux postes majeurs des grandes entreprises.

# Un intervenant étranger indique que :

- La formation continue, la recherche, sont beaucoup plus développés dans les universités américaines.
- L'université française n'attire pas les étudiants étrangers, en particulier ceux venant des régions les plus dynamiques du tiers monde (Chine, Inde...). Les étudiants africains, nombreux, sont mal orientés par rapport aux besoins de ces pays (trop d'étudiants en sciences humaines, pas assez de techniciens et d'ingénieurs)

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